Les copains d'abord

Non, ce n'était pas le radeau
De la méduse, ce bateau.
Qu'on se le dise, au fond des ports, (dise au fond des ports)
Il naviguait en père peinard,
Sur la grande marre des canards.
Il s'appelait "Les copains d'abord",
Les copains d'abord.
Ses fluctuat nec mergitur,
C'était pas de la littérature.
N'en déplaise aux jeteurs de sorts,
Aux jeteurs de sorts.
Son capitaine et ses matelots,
N'étaient pas des enfants d'salaups,
Mais des amis franco de port,
Les copains d'abord.
C'était pas des amis de luxe,
Des petits Castor et Pollux,
Des gens de Sodome et Gomorrh',
Sodome et Gomorrh'.
C'était pas des amis choisis par Montaigne et La Boeti'.
Sur le ventre ils se tapaient fort,
Les copains d'abord.
C'était pas des anges non-plus,
L'Évangile, ils l'avaient pas lu.
Mais ils s'aimaient toutes voiles dehors,
Toutes voiles dehors.
Jean, Pierre, Paul et compagnie,
C'était leur seule litanie,
Leur Credo, leur Confitéor,
Aux copains d'abord.
Au moindre coup de Trafalgar,
C'est l'amitié qui prenait l'quart,
C'est elle qui leur montrait le Nord,
Leur montrait le Nord.
Et quand ils étaient en détresse,
Leur bras lançaient des S.O.S,
On aurait dit des sémaphores,
Les copains d'abord.
Au rendez-vous des bons copains,
Y'avait pas souvent de lapin,
Quand l'un d'entre eux manquait à bord,
C'est qu'il était mort.
Oui mais jamais, au grand jamais,
Sont trou dans l'eau ne se refermait.
Cent ans après, coquin de sort,
Il manquait encore.
Des bateaux, j'en ai pris beaucoup,
Mais le seul qu'ait tenu le coup,
Qui n'ait jamais viré de bord,
-mais viré de bord,
Naviguait en père peinard,
Sur la grande marre des canards,
Et s'appelait les copains d'abord.



Credits
Writer(s): Georges Charles Brassens, Francois Quillet
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